46. Cynthia Fleury

Franska podden a rencontré Cynthia Fleury, de passage à Stockholm le 29 mai 2019.

Philosophe, psychanalyste et chercheuse, Cynthia Fleury nous invite à réfléchir à la manière dont s’articulent et dialoguent l’individuel et le collectif dans nos sociétés. Sa curiosité en fait l’une des observatrices les plus pertinentes de notre époque et des grandes questions qui la traversent.

La philosophe et psychanalyste explore la place qu’ont le soin et la santé dans la société selon elle, ou du moins, la place qu’ils devraient avoir. Quand la civilisation n’est pas soin, elle n’est rien. Voici l’idée que développe Cynthia Fleury dans « Le soin est un humanisme ».

Cynthia Fleury expose une vision humaniste de la vulnérabilité, inséparable de la puissance régénératrice des individus ; elle conduit à une réflexion sur l’hôpital comme institution, sur les pratiques du monde soignant et sur les espaces de formation et d’échanges qui y sont liés, où les humanités doivent prendre racine et promouvoir une vie sociale.

C’est cette vision du soin qui l’a conduit à créer une chaire de philosophie à l’hôpital et à la consacrer aux rapports entre les humanités et la santé.

Citations 

“Se mettre au service des humanités et de la santé, ce n’est pas s’inscrire contre la technique. Au contraire, c’est lui donner sa seule orientation viable, sa finalité. Les machines sont conçues par les hommes, elles reproduisent leurs biais cognitifs et émotionnels. Plus on crée des machines, plus il faut renforcer la formation des hommes et « finaliser » la technique, afin que celle-ci maintienne l’homme dans son humanisme.”

“Cette vision capacitaire et imaginative du soin me paraît nécessaire pour aborder la question des humanités scientifiques dans leurs rapports à la santé. La santé comme lien au monde et à soi. Encore une fois, il s’agit de rendre le monde habitable, vivable pour l’humanisme, et pas seulement pour les hommes réduits à leur vérité animale et multiple.

Il s’agit d’élaborer une qualité de présence au monde, au vivant, à la nature, au sens où elle inséparable – cette nature – de notre condition d’homme. Créons ensemble ce lieu où s’échafaude une manière d’habiter le monde et où la raison ne plie pas devant l’arraisonnement ambiant et les pronostics d’effondrement.”


Discussion avec la philosophe et psychanalyste française Cynthia Fleury au Capitol